Pourquoi je pense que tous les rédacteurs devraient travailler avec l’IA.
(et non, ce n’est probablement pas pour les raisons que tu crois…)
Titre clickbait ? Bien oui, je l’assume !
Mais reste que c’est vraiment ce que je pense. Selon moi, il n’y a rien de noble à refuser l’utilisation de l’intelligence artificielle dans ta pratique de la rédaction. Ça risque surtout de te ralentir, alors que les autres rédacteurs et rédactrices auront un avantage concurrentiel sur toi.
Est-ce que ça veut dire déléguer l’entièreté de la rédaction de tes textes à l’IA ? Nop, c’est pas non plus ce que j’ai dit. Reste qu’il y a des manières judicieuses de l’utiliser qui peuvent réellement enrichir ta pratique. En voici 5.
1. Pour apprendre à repérer les patterns
Je ne t’apprends rien : nous voyons de plus en plus de textes générés par l’IA polluer l’internet. Et ça ne risque pas d’aller en s’améliorant.
Quand on utilise l’IA, que ce soit pour bonifier nos textes rédigés à la mitaine ou carrément pour écrire à notre place, on en vient à reconnaître facilement le langage IA : mots fréquemment utilisés, tournures de phrases redondantes, etc. Et ça, c’est un énorme avantage !
Pourquoi ? Parce qu’on peut ensuite éviter ces tournures de phrases et ces mots comme la peste, et arrêter de produire des textes sans vie déjà vus mille fois. Je l’ai déjà dit et je le répète : si on peut deviner que ton texte a été écrit par l’IA, c’est que tu l’utilises mal.
2. Pour arrêter d’en avoir peur
Quelles sont les personnes qui ont le moins peur de l’IA ? Les gens qui l’utilisent le plus souvent ! (Je n’ai pas la source exacte malheureusement, mais j’ai entendu ça dans la conférence « L’IA : outil précieux ou ennemi de notre culture ? » qui a eu lieu à Place-des-Arts le 20 mars dernier.)
Parce que, quand on s’en sert souvent, on en découvre tout le potentiel, mais aussi, toutes les limites. Et ça, c’est rassurant ! Surtout quand on exerce un métier qui, selon certain·e·s, est voué à disparaître.
3.Pour répondre aux objections de tes prospects
« Pourquoi je devrais travailler avec toi, si je peux déléguer ma rédaction à ChatGPT ? » Cette question, tu l’as probablement déjà entendue. Et sinon… bin ça ne saurait tarder !
En travaillant avec l’IA, tu seras plus à même de constater à quel point il ne suffit pas de « déléguer sa rédaction à ChatGPT » pour obtenir de bons résultats. Il faut tout de même bien connaître la langue (parce qu’il en fait des erreurs, let me tell you…) et bien maîtriser l’outil. Tu auras ainsi de bons arguments en main pour répondre à toutes les objections et les questionnements de tes futur·e·s client·e·s.
4. Pour sortir de ta voix
Quand on écrit toute la journée, surtout pour plusieurs client·e·s, on peut avoir tendance à retomber dans nos vieux patterns rédactionnels, notre vocabulaire préféré, notre rythme naturel. Même inconsciemment. Résultat : tous nos textes finissent un peu par se ressembler…
L’IA, bien utilisée, peut devenir un véritable outil caméléon. Tu peux lui donner un guide de voix que tu as rédigé, ou encore lui fournir quelques exemples de textes écrits par la personne pour qui tu écris. Elle va alors capter des éléments de style que tu n’aurais peut-être même pas remarqués : niveau de langage, types de phrases utilisées, rythme, expressions récurrentes…
Non, elle ne fera pas tout à ta place. Mais elle peut t’aider à sortir de ta tête, à élargir ta palette de style, et à t’immerger dans la voix de l'autre comme un·e vrai·e ghostwriter.
5. Pour gagner en efficacité
Que tu choisisses de faire rédiger tes textes par l’IA ou que tu l’utilises pour te donner du feedback sur tes écrits, reste que, quand, quand on apprend à bien la maîtriser, ça peut engendrer un sacré gain de temps.
Voici comment moi, je l’utilise : je commence toujours par effectuer une recherche au préalable, parce que j’ai besoin de plonger par moi-même dans le vif du sujet pour me faire une tête. (Parfois, je fais une recherche avec Perplexity, il est vraiment top pour ça.)
Ensuite, j’utilise l’IA quand je bloque…
Je m’explique : si j’ai un peu de difficulté à rédiger un plan de rédaction, je vais peut-être lui demander de le faire. Sinon, je vais lui demander de commenter mon plan. Si je bloque sur ma rédaction, je peux possiblement lui demander de me suggérer une façon de terminer une phrase ou un paragraphe… ou carrément, parfois, de me faire un premier jet que je vais retravailler ensuite.
Elle me sert donc à surmonter des blocages rapidement, et ainsi éviter les pertes de temps.
Finalement, je lui demande presque systématiquement de commenter mes textes une fois qu’ils sont terminés. Bon, je ne prends pas ses commentaires pour du cash, parce que parfois, c’est un peu à côté de la plaque. Mais souvent, ça me permet de peaufiner, d’aller chercher le petit « extra » de plus qui fait passer mon texte de bon à excellent.
👉🏻Mais le mot d’ordre restera toujours : esprit critique.
Alors non, je ne pense pas que l’IA va nous remplacer. Mais je pense que les rédacteur·trice·s qui refusent de l’apprivoiser risquent de se faire dépasser. Pas parce qu’elle écrit de meilleurs textes que nous (hell no). Mais parce que, quand elle est bien utilisée, l’IA permet de pousser notre travail encore plus loin et d’aller beaucoup plus vite. (Spoiler : l’IA m’a aidé à rédiger cette conclusion parce que je n’avais plus d’inspiration !)